Tout est mis en place pour rendre la vie du citoyen impossible. C’est, malheureusement, le ressenti qu’on éprouve lorsqu’on s’engouffre dans les dédales de l’administration. La machine administrative est bien rodée pour accomplir ce travail. Toutes les portes sont fermées devant le demandeur de services au point qu’il en est réduit à chercher des voies tortueuses pour arriver à ses fins. Et … à casquer, s’il le faut !
Or, dernièrement, le Chef du gouvernement avait affirmé qu’en matière de démarches administratives, l’autorisation serait la règle et que l’interdiction serait l’exception. C’est ce qu’avait soutenu, il y a plus de trois décennies, un autre Chef de gouvernement, l’ancien Premier ministre Mohamed Mzali.
Dans les faits, on ne voit aucun changement. La paperasse est toujours là, omniprésente et constitue l’un des plus lourds fardeaux. Rien ne va de soi. La règle d’or suivie partout : bloquer d’abord toutes les issues. Du coup, des milliers de projets et de services sont ainsi retardés ou bloqués. Que d’initiatives ont été anéanties et que de personnes ont été découragées !
Les exemples se comptent en dizaines de milliers qui démontrent que l’Administration (ou, surtout, ceux qui sont chargés d’appliquer des règlementation surannées) ne facilite rien et, qu’au contraire, elle est là pour empêcher d’avancer. Tout le monde en est conscient même ceux qui ont le pouvoir de décider mais qui n’arrivent pas à trouver les solutions qui s’imposent.
Un exemple édifiant peut illustrer ce discours.
On ne coupe pas l’électricité
Deux grandes sociétés y sont impliquées. On veut parler de la Sonede et de la Steg. Ces deux organismes sont loin de s’adapter aux nouvelles exigences issues non seulement de l’arrivée de la pandémie du Covid-19, mais aussi de l’application de nouvelles méthodes de travail. Sur ce point, on s’étonne beaucoup de voir ces deux sociétés rester sans réagir devant les affluences records devant leurs guichets. Les abonnés ne parviennent pas à payer leurs factures tant la durée d’attente dans les files est interminable.
Les conditions d’attente sont humiliantes. Les responsables ne sont pas parvenus à trouver la parade pour alléger le fardeau des attentes. On dirait que les deux sociétés ne veulent pas que les clients payent leurs factures. D’ailleurs, une situation réelle montre bien que c’est le cas. Dans le District de la Steg du Kram, un abonné, propriétaire d’une maison mise en location, s’adresse à l’employée pour lui demander de couper le courant au locataire qui n’a pas payé plusieurs factures. La réponse de la personne chargée des services est, le moins que l’on puisse dire, bizarre. En effet, selon elle, on ne coupe pas l’électricité à un foyer si le montant de consommation n’a pas dépassé le million de millimes !
Malgré tout, si le propriétaire de la maison tient à cette mesure pour obliger le locataire à s’acquitter de son devoir, il doit en faire la demande par écrit en fournissant les paperasses exigées (factures, photocopie de la C.I.N, etc.).
Un autre exemple plus aberrant concerne la demande d’un deuxième compteur Steg et Sonede. Là, on vous demandera l’impossible. L’abonné qui fait cette demande est, logiquement, en situation régulière. C’est-à-dire qu’il a obtenu une autorisation de bâtir en bonne et due forme. Et s’il cherche à obtenir un deuxième compteur (pour l’eau et l’électricité), par exemple, pour un autre étage, il faut repartir à zéro.
Sur ce point, la Steg et la Sonede sont du même avis. Ces deux services exigent, de nouveau, une autorisation de la municipalité, la photocopie de la C.I.N, un titre foncier récent, etc. Il faut remarquer, que pour ce dernier document, il faut payer 20 dinars en plus des autres frais exigés par la municipalité qui doit, à son tour, délivrer une autorisation. Celle-ci, justement, n’est donnée qu’en retour d’une demande expresse, d’une autorisation de bâtir, d’un titre foncier récent, etc.
En somme, pour parvenir à satisfaire ces trois demandes, le pauvre citoyen devra se plier en quatre et faire le tour de plusieurs administrations avec le calvaire des attentes sans fin dans cette conjoncture déplorable. Et dire qu’on nous rabat les oreilles avec des discours futiles sur les facilitations administratives.
Les portes de la corruption sont ouvertes
Ces formalités administratives sont érigées pour dissuader chacun de nous à suivre les voies légales et à se rabattre sur les grandes voies tracées pour encourager la corruption.
En effet, de nombreuses personnes se trouvent acculées à recourir à ces voies pour arriver à obtenir ce qu’elles auraient dû obtenir de façon plus transparente. Pourquoi obliger quelqu’un à entreprendre toutes ces démarches absurdes si ce n’est pour le contraindre à adopter des méthodes répréhensibles mais qui, malheureusement, sont plus efficaces ? Cherche-t-on à pénaliser le citoyen honnête? Car comment peut-on justifier toutes ces dépenses (le titre foncier en quatre exemplaires pour une démarche aussi simple) ? Cela, tout en sachant que l’abonné va payer les compteurs et à des prix fixés arbitrairement (c’est-à-dire des prix très élevés). En vérité, la Steg et la Sonede agissent comme si l’intéressé n’est rien d’autre qu’un nouveau client. Pourtant, les dizaines de factures (voire les centaines) prouvent le contraire. A moins que ces documents ne soient que de la vulgaire paperasse.
Dans un cas comme celui qu’on vient d’évoquer, l’abonné à la Steg et à la Sonede n’est pas reconnu comme tel. En faisant sa demande, ces sociétés le considèrent comme un primo-abonné. Comment peut-on demander toutes ces autorisations à un client abonné depuis plusieurs années ? Est-ce qu’on peut être abonné sans avoir rempli toutes ces démarches ? Bien sûr que non ! Alors pourquoi cette double torture et ces punitions incompréhensibles?
Pourquoi pousser le citoyen, qui applique les lois en vigueur, à agir autrement et à faire toutes ces dépenses inutiles ? Il doit fournir 1 titre foncier à la Steg, 1 autre à la Sonede et 2 autres titres fonciers à la municipalité pour demander une autorisation pour la Sonede et pour la Steg? En tout, il doit payer 80 dinars pour les 4 titres fonciers sans compter d’autres frais cachés qu’il découvrira au fur et à mesure qu’il avancera dans ces démarches. Autrement dit, si on cherche à acquérir un deuxième compteur à la Steg ou à la Sonede, il faut s’attendre à payer plusieurs centaines de dinars, alors que la possibilité de suivre des voies normales est réelle.
Absurde, incongrue, aberrante… Ces mots ne suffisent pas à qualifier cette situation, particulièrement, quand on voit, tout autour, ces kiosques dits anarchiques (c’est-à-dire construits sans autorisation) jouir d’un compteur pour l’eau ou pour l’électricité. Par quel tour de passe-passe sont-ils parvenus à s’offrir ce privilège ? Allez savoir !
brouillet
3 décembre 2021 à 16:20
nous on est 2 appart sur un compteur ça saute sans arrêt c est un scandale même nous le locataire on ne peut pas augmenter le voltage